LePrĂ©sident de la RĂ©publique a prĂ©sidĂ© ce mardi 17 novembre, une rĂ©union avec les acteurs du monde du sport en prĂ©sence du Premier ministre, Bruno LE MAIRE, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Alain GRISET, ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux Petites et Moyennes Entreprises, Le PrĂ©sident de la RĂ©publique, SEM Alassane OUATTARA, a eu deux entretiens ce mardi 22 dĂ©cembre 2015, au Palais de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique, successivement avec le PrĂ©sident du Groupe BNP Paribas, M. Jean LEMIERRE et le PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral PDG du Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc, M. Mohamed BENCHAABOUN. Au terme de de la premiĂšre rencontre, le PrĂ©sident du Groupe BNP Paribas, M. Jean LEMIERRE a indiquĂ© avoir eu une conversation en ’profondeur’’ avec le Chef de l’Etat sur plusieurs sujets, notamment sur la CĂŽte d’Ivoire, les rĂ©formes qui y sont entreprises et la stabilitĂ© politique ; des points qui, selon lui, sont ’extrĂȘmement importants pour l’activitĂ© Ă©conomique’’ dans un pays. Il a ajoutĂ© que leurs Ă©changes ont Ă©galement portĂ© sur les ’besoins’’ de la CĂŽte d’Ivoire, en particulier dans les domaines des infrastructures, du financement du tissu Ă©conomique des entreprises et des PME ainsi que de la bancarisation et de l’évolution en ’profondeur’’ du systĂšme bancaire. Tout ceci, a-t-il soulignĂ©, dans un contexte oĂč la CĂŽte d’Ivoire connaĂźt une croissance importante qu’il faut ’soutenir financiĂšrement et le Groupe BNP Paribas y est parfaitement engagé’’ et Ă©galement une ’modernisation trĂšs importante’’ via la bancarisation et l’utilisation des NTIC. Il a prĂ©cisĂ© que le volume des prĂȘts et donc de la constitution d’actifs pour le bilan du Groupe BNP Paribas, le volume de prĂȘts octroyĂ©s par la BICICI en CĂŽte d’Ivoire, ’ croĂźt plus rapidement que le PNB ivoirien’’. Ce qui, Ă  son avis, montre le ’soutien’’ que cette Banque apporte Ă  la croissance Ă©conomique ivoirienne. Par ailleurs, le Patron du Groupe BNP Paribas a rĂ©vĂ©lĂ© qu’au cours de l’entretien, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a abordĂ© la situation dans la sous- rĂ©gion ouest- africaine, notamment la croissance Ă©conomique et la stabilitĂ© politique. Pour Jean LEMIERRE, en effet, ce sont Ă©galement des ’élĂ©ments d’analyse importants’’ pour son Groupe, qui a aussi une activitĂ© en croissance et des engagements en Afrique de l’Ouest. Quant au PDG du Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc, M. Mohamed BENCHAABOUN, il a dit avoir profitĂ© de sa rencontre avec le PrĂ©sident Alassane OUATTARA pour lui faire part du travail qui est fait par son Groupe ici en CĂŽte d’Ivoire, en ce qui concerne, entre autres, l’accompagnement de la Banque Atlantique, mais aussi de grands projets de dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays. Il a ajoutĂ© avoir saisi cette occasion pour informer le Chef de l’Etat de l’ouverture, cet aprĂšsmidi, de la premiĂšre Agence de Microfinance du Groupe, dans la Commune de Yopougon, Ă  Abidjan. Ce qui, selon lui, est la ’concrĂ©tisation’’ d’un engagement que le Groupe Banque Centrale Populaire, a pris vis-Ă -vis de sa MajestĂ© le Roi MOHAMED VI du Maroc et du PrĂ©sident de la RĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire, SEM Alassane OUATTARA, pour le lancement de cette activitĂ© de Microfinance dans ce pays, en s’appuyant sur ’l’expĂ©rience accumulĂ©e’’ par le Maroc dans ce domaine ces vingt derniĂšres annĂ©es. M. Mohamed BENCHAABOUN a ajoutĂ© que l’entretien avec le Chef de l’Etat a Ă©tĂ© Ă©galement l’occasion pour eux de parler des activitĂ©s ’annexes’’ qui sont dĂ©veloppĂ©es par son Groupe dans le cadre de sa prĂ©sence en CĂŽte d’Ivoire et dans la rĂ©gion de l’UEMOA en gĂ©nĂ©ral, aussi bien dans les domaines de la Banque que de l’Assurance. Tout en envisageant la possibilitĂ© d’ouvrir d’autres activitĂ©s financiĂšres en CĂŽte d’Ivoire et qui portent notamment sur des ’sociĂ©tĂ©s de financement’’, en particulier les crĂ©dits- bail activitĂ©s de leasing au d’autres types d’activitĂ©s qui sont gĂ©rĂ©es dans des sociĂ©tĂ©s de financement comme les crĂ©dits Ă  la consommation. Pour terminer, le premier Responsable du Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc a prĂ©cisĂ© avoir surtout ’insisté’’ sur la volontĂ© de son Groupe ’d’accompagner’’ le Plan National de DĂ©veloppement de la CĂŽte d’Ivoire sur la pĂ©riode 2016- 2020.
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SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI. CollĂšge des Bernardins – Lundi 9 avril 2018 Monsieur le Ministre d’Etat, Mesdames les ministres, Mesdames, messieurs les parlementaires, Monsieur le Nonce, Mesdames et messieurs les ambassadeurs, Mesdames et messieurs les responsables des cultes, Monseigneur, Mesdames et Messieurs, Je vous remercie vivement, Monseigneur, et je remercie la ConfĂ©rence des EvĂȘques de France de cette invitation Ă  m’exprimer ici ce soir, en ce lieu si particulier et si beau du CollĂšge des Bernardins, dont je veux aussi remercier les responsables et les Ă©quipes. Pour nous retrouver ici ce soir, Monseigneur, nous avons, vous et moi bravĂ©, les sceptiques de chaque bord. Et si nous l’avons fait, c’est sans doute que nous partageons confusĂ©ment le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abĂźmĂ©, et qu’il nous importe Ă  vous comme Ă  moi de le rĂ©parer. Pour cela, il n’est pas d’autre moyen qu’un dialogue en vĂ©ritĂ©. Ce dialogue est indispensable, et si je devais rĂ©sumer mon point de vue, je dirais qu’une Eglise prĂ©tendant se dĂ©sintĂ©resser des questions temporelles n’irait pas au bout de sa vocation ; et qu’un prĂ©sident de la RĂ©publique prĂ©tendant se dĂ©sintĂ©resser de l’Eglise et des catholiques manquerait Ă  son devoir. L’exemple du colonel BELTRAME par lequel, Monseigneur, vous venez d’achever votre propos, illustre ce point de vue d’une maniĂšre que je crois Ă©clairante. Beaucoup, lors de la journĂ©e tragique du 23 mars, ont cherchĂ© Ă  nommer les ressorts secrets de son geste hĂ©roĂŻque les uns y ont vu l’acceptation du sacrifice ancrĂ©e dans sa vocation militaire ; les autres y ont vu la manifestation d’une fidĂ©litĂ© rĂ©publicaine nourrie par son parcours maçonnique ; d’autres enfin, et notamment son Ă©pouse, ont interprĂ©tĂ© son acte comme la traduction de sa foi catholique ardente, prĂȘte Ă  l’épreuve suprĂȘme de la mort. Ces dimensions en rĂ©alitĂ© sont tellement entrelacĂ©es qu’il est impossible de les dĂ©mĂȘler, et c’est mĂȘme inutile, car cette conduite hĂ©roĂŻque c’est la vĂ©ritĂ© d’un homme dans toute sa complexitĂ© qui s’est livrĂ©e. Mais dans ce pays de France qui ne mĂ©nage pas sa mĂ©fiance Ă  l’égard des religions, je n’ai pas entendu une seule voix se lever pour contester cette Ă©vidence, gravĂ©e au cƓur de notre imaginaire collectif et qui est celle-ci lorsque vient l’heure de la plus grande intensitĂ©, lorsque l’épreuve commande de rassembler toutes les ressources qu’on a en soi au service de la France, la part du citoyen et la part du catholique brĂ»lent, chez le croyant vĂ©ritable, d’une mĂȘme flamme. Je suis convaincu que les liens les plus indestructibles entre la nation française et le catholicisme se sont forgĂ©s dans ces moments oĂč est vĂ©rifiĂ©e la valeur rĂ©elle des hommes et des femmes. Il n’est pas besoin de remonter aux bĂątisseurs de cathĂ©drales et Ă  Jeanne d’Arc l’histoire rĂ©cente nous offre mille exemples, depuis l’Union SacrĂ©e de 1914 jusqu’aux rĂ©sistants de 40, des Justes aux refondateurs de la RĂ©publique, des PĂšres de l’Europe aux inventeurs du syndicalisme moderne, de la gravitĂ© Ă©minemment digne qui suivit l’assassinat du PĂšre HAMEL Ă  la mort du colonel BELTRAME, oui, la France a Ă©tĂ© fortifiĂ©e par l’engagement des catholiques. Disant cela, je ne m’y trompe pas. Si les catholiques ont voulu servir et grandir la France, s’ils ont acceptĂ© de mourir, ce n’est pas seulement au nom d’idĂ©aux humanistes. Ce n’est pas au nom seulement d’une morale judĂ©o-chrĂ©tienne sĂ©cularisĂ©e. C’est aussi parce qu’ils Ă©taient portĂ©s par leur foi en Dieu et par leur pratique religieuse. Certains pourront considĂ©rer que de tels propos sont en infraction avec la laĂŻcitĂ©. Mais aprĂšs tout, nous comptons aussi des martyrs et des hĂ©ros de toute confession et notre histoire rĂ©cente nous l’a encore montrĂ©, et y compris des athĂ©es, qui ont trouvĂ© au fond de leur morale les sources d’un sacrifice complet. ReconnaĂźtre les uns n’est pas diminuer les autres, et je considĂšre que la laĂŻcitĂ© n’a certainement pas pour fonction de nier le spirituel au nom du temporel, ni de dĂ©raciner de nos sociĂ©tĂ©s la part sacrĂ©e qui nourrit tant de nos concitoyens. Je suis, comme chef de l’Etat, garant de la libertĂ© de croire et de ne pas croire, mais je ne suis ni l’inventeur ni le promoteur d’une religion d’Etat substituant Ă  la transcendance divine un credo rĂ©publicain. M’aveugler volontairement sur la dimension spirituelle que les catholiques investissent dans leur vie morale, intellectuelle, familiale, professionnelle, sociale, ce serait me condamner Ă  n’avoir de la France qu’une vue partielle ; ce serait mĂ©connaĂźtre le pays, son histoire, ses citoyens ; et affectant l’indiffĂ©rence, je dĂ©rogerais Ă  ma mission. Et cette mĂȘme indiffĂ©rence, je ne l’ai pas davantage Ă  l’égard de toutes les confessions qui aujourd’hui habitent notre pays. Et c’est bien parce que je ne suis pas indiffĂ©rent, que je perçois combien le chemin que l'Etat et l'Eglise partagent depuis si longtemps, est aujourd'hui semĂ© de malentendus et de dĂ©fiance rĂ©ciproques. Ce n’est certes pas la premiĂšre fois dans notre histoire. Il est de la nature de l’Eglise d’interroger constamment son rapport au politique, dans cette hĂ©sitation parfaitement dĂ©crite par MARROU dans sa ThĂ©ologie de l’histoire, et l’histoire de France a vu se succĂ©der des moments oĂč l’Eglise s’installait au cƓur de la citĂ©, et des moments oĂč elle campait hors-les-murs. Mais aujourd'hui, dans ce moment de grande fragilitĂ© sociale, quand l’étoffe mĂȘme de la nation risque de se dĂ©chirer, je considĂšre de ma responsabilitĂ© de ne pas laisser s’éroder la confiance des catholiques Ă  l’égard de la politique et des politiques. Je ne puis me rĂ©soudre Ă  cette dĂ©prise. Et je ne saurais laisser s'aggraver cette dĂ©ception. C’est d’autant plus vrai que la situation actuelle est moins le fruit d’une dĂ©cision de l’Eglise que le rĂ©sultat de plusieurs annĂ©es pendant lesquelles les politiques ont profondĂ©ment mĂ©connu les catholiques de France. Ainsi, d’un cĂŽtĂ©, une partie de la classe politique a sans doute surjouĂ© l’attachement aux catholiques, pour des raisons qui n’étaient souvent que trop Ă©videmment Ă©lectoralistes. Ce faisant, on a rĂ©duit les catholiques Ă  cet animal Ă©trange qu’on appelle l’ Ă©lectorat catholique » et qui est en rĂ©alitĂ© une sociologie. Et l’on a ainsi fait le lit d’une vision communautariste contredisant la diversitĂ© et la vitalitĂ© de l’Eglise de France, mais aussi l’aspiration du catholicisme Ă  l’universel – comme son nom l’indique – au profit d’une rĂ©duction catĂ©gorielle assez mĂ©diocre. Et de l’autre cĂŽtĂ©, on a trouvĂ© toutes les raisons de ne pas Ă©couter les catholiques, les relĂ©guant par mĂ©fiance acquise et par calcul au rang de minoritĂ© militante contrariant l’unanimitĂ© rĂ©publicaine. Pour des raisons Ă  la fois biographiques, personnelles et intellectuelles, je me fais une plus haute idĂ©e des catholiques. Et il ne me semble ni sain ni bon que le politique se soit ingĂ©niĂ© avec autant de dĂ©termination soit Ă  les instrumentaliser, soit Ă  les ignorer, alors que c’est d’un dialogue et d’une coopĂ©ration d’une toute autre tenue, d’une contribution d’un tout autre poids Ă  la comprĂ©hension de notre temps et Ă  l’action dont nous avons besoin pour faire que les choses Ă©voluent dans le bon sens. C’est ce que votre belle allocution a bien montrĂ©, Monseigneur. Les prĂ©occupations que vous soulevez – et je tĂącherai pour quelques-unes d’y rĂ©pondre ou d’y apporter un Ă©clairage provisoire – ces prĂ©occupations ne sont pas les fantasmes de quelques-uns. Les questions qui sont les vĂŽtres ne se bornent pas aux intĂ©rĂȘts d’une communautĂ© restreinte. Ce sont des questions pour nous tous, pour toute la nation, pour notre humanitĂ© toute entiĂšre. Ce questionnement intĂ©resse toute la France non parce qu’il est spĂ©cifiquement catholique, mais parce qu’il repose sur une idĂ©e de l’homme, de son destin, de sa vocation, qui sont au cƓur de notre devenir immĂ©diat. Parce qu’il entend offrir un sens et des repĂšres Ă  ceux qui trop souvent en manquent. C’est parce que j’entends faire droit Ă  ces interrogations que je suis ici ce soir. Et pour vous demander solennellement de ne pas vous sentir aux marches de la RĂ©publique, mais de retrouver le goĂ»t et le sel du rĂŽle que vous y avez toujours jouĂ©. Je sais que l’on a dĂ©battu comme du sexe des anges des racines chrĂ©tiennes de l’Europe. Et que cette dĂ©nomination a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e par les parlementaires europĂ©ens. Mais aprĂšs tout, l’évidence historique se passe parfois de tels symboles. Et surtout, ce ne sont pas les racines qui nous importent, car elles peuvent aussi bien ĂȘtre mortes. Ce qui importe, c’est la sĂšve. Et je suis convaincu que la sĂšve catholique doit contribuer encore et toujours Ă  faire vivre notre nation. C’est pour tenter de cerner cela que je suis ici ce soir. Pour vous dire que la RĂ©publique attend beaucoup de vous. Elle attend trĂšs prĂ©cisĂ©ment si vous m’y autorisez que vous lui fassiez trois dons le don de votre sagesse ; le don de votre engagement et le don de votre libertĂ©. * * * L’urgence de notre politique contemporaine, c’est de retrouver son enracinement dans la question de l’homme ou, pour parler avec MOUNIER, de la personne. Nous ne pouvons plus, dans le monde tel qu’il va, nous satisfaire d’un progrĂšs Ă©conomique ou scientifique qui ne s’interroge pas sur son impact sur l’humanitĂ© et sur le monde. C’est ce que j’ai essayĂ© d’exprimer Ă  la tribune des Nations unies Ă  New York, mais aussi Ă  Davos ou encore au CollĂšge de France lorsque j’y ai parlĂ© d’intelligence artificielle nous avons besoin de donner un cap Ă  notre action, et ce cap, c’est l’homme. Or il n’est pas possible d’avancer sur cette voie sans croiser le chemin du catholicisme, qui depuis des siĂšcles creuse patiemment ce questionnement. Il le creuse dans son questionnement propre dans un dialogue avec les autres religions. Questionnement qui lui donne la forme d’une architecture, d’une peinture, d’une philosophie, d’une littĂ©rature, qui toutes tentent, de mille maniĂšres, d’exprimer la nature humaine et le sens de la vie. VĂ©nĂ©rable parce qu’elle a bien connu l’homme », dit PASCAL de la religion chrĂ©tienne. Et certes, d’autres religions, d’autres philosophies ont creusĂ© le mystĂšre de l’homme. Mais la sĂ©cularisation ne saurait Ă©liminer la longue tradition chrĂ©tienne. Au cƓur de cette interrogation sur le sens de la vie, sur la place que nous rĂ©servons Ă  la personne, sur la façon dont nous lui confĂ©rons sa dignitĂ©, vous avez, Monseigneur, placĂ© deux sujets de notre temps la bioĂ©thique et le sujet des migrants. Vous avez ainsi Ă©tabli un lien intime entre des sujets que la politique et la morale ordinaires auraient volontiers traitĂ©s Ă  part. Vous considĂ©rez que notre devoir est de protĂ©ger la vie, en particulier lorsque cette vie est sans dĂ©fense. Entre la vie de l’enfant Ă  naĂźtre, celle de l’ĂȘtre parvenu au seuil de la mort, ou celle du rĂ©fugiĂ© qui a tout perdu, vous voyez ce trait commun du dĂ©nuement, de la nuditĂ© et de la vulnĂ©rabilitĂ© absolue. Ces ĂȘtres sont exposĂ©s. Ils attendent tout de l’autre, de la main qui se tend, de la bienveillance qui prendra soin d’eux. Ces deux sujets mobilisent notre part la plus humaine et la conception mĂȘme que nous nous faisons de l’humain et cette cohĂ©rence s’impose Ă  tous. Alors, j’ai entendu, Monseigneur, Mesdames et Messieurs, les inquiĂ©tudes montant du monde catholique et je veux ici tenter d’y rĂ©pondre ou en tout cas de donner notre part de vĂ©ritĂ© et de conviction. Sur les migrants, on nous reproche parfois de ne pas accueillir avec assez de gĂ©nĂ©rositĂ© ni de douceur, de laisser s’installer des cas prĂ©occupants dans les centres de rĂ©tention ou de refouler les mineurs isolĂ©s. On nous accuse mĂȘme de laisser prospĂ©rer des violences policiĂšres. Mais Ă  dire vrai, que sommes-nous en train de faire ? Nous tentons dans l’urgence de mettre un terme Ă  des situations dont nous avons hĂ©ritĂ© et qui se dĂ©veloppent Ă  cause de l’absence de rĂšgles, de leur mauvaise application, ou de leur mauvaise qualitĂ© – et je pense ici aux dĂ©lais de traitement administratif mais aussi aux conditions d’octroi des titres de rĂ©fugiĂ©s. Notre travail, celai que conduit chaque jour le ministre d’Etat, est de sortir du flou juridique des gens qui s’y Ă©garent et qui espĂšrent en vain, qui tentent de reconstruire quelque chose ici, puis sont expulsĂ©s, cependant que d’autres, qui pourraient faire leur vie chez nous, souffrent de conditions d’accueil dĂ©gradĂ©es dans des centres dĂ©bordĂ©s. C’est la conciliation du droit et de l’humanitĂ© que nous tentons. Le Pape a donnĂ© un nom Ă  cet Ă©quilibre, il l’a appelĂ© prudence », faisant de cette vertu aristotĂ©licienne celle du gouvernant, confrontĂ© bien sĂ»r Ă  la nĂ©cessitĂ© humaine d’accueillir mais Ă©galement Ă  celle politique et juridique d’hĂ©berger et d’intĂ©grer. C’est le cap de cet humanisme rĂ©aliste que j’ai fixĂ©. Il y aura toujours des situations difficiles. Il y aura parfois des situations inacceptables et il nous faudra Ă  chaque fois ensemble tout faire pour les rĂ©soudre. Mais je n’oublie pas non plus que nous portons aussi la responsabilitĂ© de territoires souvent difficiles oĂč ces rĂ©fugiĂ©s arrivent. Nous savons que les afflux de populations nouvelles plongent la population locale dans l’incertitude, la poussent vers des options politiques extrĂȘmes, dĂ©clenchent souvent un repli qui tient du rĂ©flexe de protection. Une forme d’angoisse quotidienne se fait jour qui crĂ©e comme une concurrence des misĂšres. Notre exigence est justement dans une tension Ă©thique permanente de tenir ces principes, celui d’un humanisme qui est le nĂŽtre et de ne rien renoncer en particulier pour protĂ©ger les rĂ©fugiĂ©s, c’est notre devoir moral et c’est inscrit dans notre Constitution ; nous engager clairement pour que l’ordre rĂ©publicain soit maintenu et que cette protection des plus faibles ne signifie pas pour autant l’anomie et l’absence de discernement car il y a aussi des rĂšgles qu’il faudra faire valoir et pour que des places soient trouvĂ©es, comme c’était dit tout Ă  l’heure, dans les centres d’hĂ©bergement, ou dans les situations les plus difficiles, il faut aussi accepter que prenant notre part de cette misĂšre, nous ne pouvons pas la prendre tout entiĂšre sans distinction des situations et il nous faut aussi tenir la cohĂ©sion nationale du pays oĂč parfois d’aucuns ne parlent plus de cette gĂ©nĂ©rositĂ© que nous Ă©voquons ce soir mais ne veulent voir que la part effrayante de l’autre, et nourrissent ce geste pour porter plus loin leur projet. C’est bien parce que nous avons Ă  tenir ces principes, parfois contradictoires, dans une tension constante, que j’ai voulu que nous portions cet humanisme rĂ©aliste et que je l’assume pleinement devant vous. LĂ  oĂč nous avons besoin de votre sagesse c'est pour partout tenir ce discours d'humanisme rĂ©aliste c'est pour conduire Ă  l'engagement de celles et ceux qui pourront nous aider et c'est d'Ă©viter les discours du pire, la montĂ©e des peurs qui continueront de se nourrir de cette part de nous car les flux massifs dont vous avez parlĂ© que j'Ă©voquais Ă  l'instant ne se tariront pas d'ici demain, ils sont le fruit de grands dĂ©sĂ©quilibres du monde. Et qu'il s'agisse des conflits politiques, qu'il s'agisse de la misĂšre Ă©conomique et sociale ou des dĂ©fis climatiques, ils continueront Ă  alimenter dans les annĂ©es et les dĂ©cennies qui viennent des grandes migrations auxquelles nous serons confrontĂ©s et il nous faudra continuer Ă  tenir inlassablement ce cap, Ă  constamment tenter de tenir nos principes au rĂ©el et je ne cĂšderai en la matiĂšre ni aux facilitĂ©s des uns ni aux facilitĂ©s des autres. Car ce serait manquer Ă  ma mission. Sur la bioĂ©thique, on nous soupçonne parfois de jouer un agenda cachĂ©, de connaĂźtre d’avance les rĂ©sultats d’un dĂ©bat qui ouvrira de nouvelles possibilitĂ©s dans la procrĂ©ation assistĂ©e, ouvrant la porte Ă  des pratiques qui irrĂ©sistiblement s’imposeront ensuite, comme la Gestation Pour Autrui. Et certains se disent que l’introduction dans ces dĂ©bats de reprĂ©sentants de l’Eglise catholique comme de l’ensemble des reprĂ©sentants des cultes comme je m’y suis engagĂ© dĂšs le dĂ©but de mon mandat est un leurre, destinĂ© Ă  diluer la parole de l’Eglise ou Ă  la prendre en otage. Vous le savez, j’ai dĂ©cidĂ© que l’avis du Conseil consultatif national d’Ethique, Monsieur le prĂ©sident, n’était pas suffisant et qu’il fallait l’enrichir d’avis de responsables religieux. Et j’ai souhaitĂ© aussi que ce travail sur les lois bioĂ©thiques que notre droit nous impose de revoir puisse ĂȘtre nourri d’un dĂ©bat organisĂ© par le CCNE mais oĂč toutes les familles philosophiques religieuses, politiques, oĂč notre sociĂ©tĂ© aura Ă  s’exprimer de maniĂšre pleine et entiĂšre. C'est parce que je suis convaincu que nous ne sommes pas lĂ  face Ă  un problĂšme simple qui pourrait se trancher par une loi seule mais nous sommes parfois face Ă  des dĂ©bats moraux, Ă©thiques, profonds qui touchent au plus intime de chacun d'entre nous. J'entends l’Eglise lorsqu'elle se montre rigoureuse sur les fondations humaines de toute Ă©volution technique ; j'entends votre voix lorsqu'elle nous invite Ă  ne rien rĂ©duire Ă  cet agir technique dont vous avez parfaitement montrĂ© les limites ; j'entends la place essentielle que vous donnez dans notre sociĂ©tĂ©, Ă  la famille - aux familles, oserais-je dire -, j'entends aussi ce souci de savoir conjuguer la filiation avec les projets que des parents peuvent avoir pour leurs enfants. Nous sommes aussi confrontĂ©s Ă  une sociĂ©tĂ© oĂč les formes de la famille Ă©voluent radicalement, oĂč le statut de l'enfant parfois se brouille et oĂč nos concitoyens rĂȘvent de fonder des cellules familiales de modĂšle traditionnel Ă  partir de schĂ©mas familiaux qui le sont moins. J'entends les recommandations que formulent les instances catholiques, les associations catholiques, mais lĂ  encore, certains principes Ă©noncĂ©s par l'Eglise sont confrontĂ©s Ă  des rĂ©alitĂ©s contradictoires et complexes qui traversent les catholiques eux-mĂȘmes ; tous les jours, tous les jours les mĂȘmes associations catholiques et les prĂȘtres accompagnent des familles monoparentales, des familles divorcĂ©es, des familles homosexuelles, des familles recourant Ă  l'avortement, Ă  la fĂ©condation in vitro, Ă  la PMA , des familles confrontĂ©es Ă  l'Ă©tat vĂ©gĂ©tatif d'un des leurs, des familles oĂč l’un croit et l'autre non, apportant dans la famille la dĂ©chirure des choix spirituels et moraux, et cela je le sais, c'est votre quotidien aussi. L’Eglise accompagne inlassablement ces situations dĂ©licates et tente de concilier ces principes et le rĂ©el. C'est pourquoi je ne suis pas en train de dire que l’expĂ©rience du rĂ©el dĂ©fait ou invalide les positions adoptĂ©es par l'Ă©glise ; je dis simplement que lĂ  aussi il faut trouver la limite car la sociĂ©tĂ© est ouverte Ă  tous les possibles, mais la manipulation et la fabrication du vivant ne peuvent s'Ă©tendre Ă  l'infini sans remettre en cause l'idĂ©e mĂȘme de l'homme et de la vie. Ainsi le politique et l'Eglise partagent cette mission de mettre les mains dans la glaise du rĂ©el, de se confronter tous les jours Ă  ce que le temporel a, si j’ose dire, de plus temporel. Et c’est souvent dur, compliquĂ©, et exigeant et imparfait. Et les solutions ne viennent pas d’elles-mĂȘmes. Elles naissent de l’articulation entre ce rĂ©el et une pensĂ©e, un systĂšme de valeur, une conception du monde. Elles sont bien souvent le choix du moindre mal, toujours prĂ©caire et cela aussi est exigeant et difficile. C’est pourquoi en Ă©coutant l’Eglise sur ces sujets, nous ne haussons pas les Ă©paules. Nous Ă©coutons une voix qui tire sa force du rĂ©el et sa clartĂ© d’une pensĂ©e oĂč la raison dialogue avec une conception transcendante de l’homme. Nous l’écoutons avec intĂ©rĂȘt, avec respect et mĂȘme nous pouvons faire nĂŽtres nombre de ses points. Mais cette voix de l’Eglise, nous savons au fond vous et moi qu’elle ne peut ĂȘtre injonctive. Parce qu’elle est faite de l’humilitĂ© de ceux qui pĂ©trissent le temporel. Elle ne peut dĂšs lors ĂȘtre que questionnante. Et sur tous ces sujets et en particulier sur ces deux sujets que je viens d’évoquer, parce qu’ils se construisent en profondeur dans ces tensions Ă©thiques entre nos principes, parfois nos idĂ©aux et le rĂ©el, nous sommes ramenĂ©s Ă  l'humilitĂ© profonde de notre condition. L’Etat et l’Eglise appartiennent Ă  deux ordres institutionnels diffĂ©rents, qui n’exercent pas leur mandat sur le mĂȘme plan. Mais tous deux exercent une autoritĂ© et mĂȘme une juridiction. Ainsi, nous avons chacun forgĂ© nos certitudes et nous avons le devoir de les formuler clairement, pour Ă©tablir des rĂšgles, car c’est notre devoir d’état. Aussi le chemin que nous partageons pourrait se rĂ©duire Ă  n’ĂȘtre que le commerce de nos certitudes. Mais nous savons aussi, vous comme nous, que notre tĂąche va au-delĂ . Nous savons qu’elle est de faire vivre le souffle de ce que nous servons, d’en faire grandir la flamme, mĂȘme si c’est difficile et surtout si c’est difficile. Nous devons constamment nous soustraire Ă  la tentation d’agir en simples gestionnaires de ce qui nous a Ă©tĂ© confiĂ©. Et c’est pourquoi notre Ă©change doit se fonder non sur la soliditĂ© de certaines certitudes, mais sur la fragilitĂ© de ce qui nous interroge, et parfois nous dĂ©sempare. Nous devons oser fonder notre relation sur le partage de ces incertitudes, c’est-Ă -dire sur le partage des questions, et singuliĂšrement des questions de l’homme. C’est lĂ  que notre Ă©change a toujours Ă©tĂ© le plus fĂ©cond dans la crise, face Ă  l’inconnu, face au risque, dans la conscience partagĂ©e du pas Ă  franchir, du pari Ă  tenter. Et c’est lĂ  que la nation s’est le plus souvent grandie de la sagesse de l’Eglise, car voilĂ  des siĂšcles et des millĂ©naires que l’Eglise tente ses paris, et ose son risque. C’est par lĂ  qu’elle a enrichi la nation. C’est cela, si vous m’y autorisez, la part catholique de la France. C’est cette part qui dans l’horizon sĂ©culier instille tout de mĂȘme la question intranquille du salut, que chacun, qu’il croie ou ne croie pas, interprĂ©tera Ă  sa maniĂšre, mais dont chacun pressent qu’elle met en jeu sa vie entiĂšre, le sens de cette vie, la portĂ©e qu’on lui donne et la trace qu’elle laissera. Cet horizon du salut a certes totalement disparu de l’ordinaire des sociĂ©tĂ©s contemporaines, mais c’est un tort et l’on voit Ă  bien Ă  des signes qu’il demeure enfoui. Chacun a sa maniĂšre de le nommer, de le transformer, de le porter mais c’est tout Ă  la fois la question du sens et de l’absolu dans nos sociĂ©tĂ©s, que l’incertitude du salut apporte Ă  toutes les vies mĂȘme les plus rĂ©solument matĂ©rielles comme un tremblĂ© au sens pictural du terme, est une Ă©vidence. Paul RICƒUR, si vous m’autorisez Ă  le citer ce soir, a trouvĂ© les mots justes dans une confĂ©rence prononcĂ©e Ă  Amiens en 1967 maintenir un but lointain pour les hommes, appelons-le un idĂ©al, en un sens moral, et une espĂ©rance, en un sens religieux». Ce soir-lĂ , face Ă  un public oĂč certains avaient la foi, d’autres non, Paul RICƒUR invita son auditoire Ă  dĂ©passer ce qu’il appela la prospective sans perspective » avec cette formule qui, je n’en doute pas, nous rĂ©unira tous ici ce soir Viser plus, demander plus. C’est cela l’espoir ; il attend toujours plus que de l’effectuable. » Ainsi, l’Eglise n’est pas Ă  mes yeux cette instance que trop souvent on caricature en gardienne des bonnes mƓurs. Elle est cette source d’incertitude qui parcourt toute vie, et qui fait du dialogue, de la question, de la quĂȘte, le cƓur mĂȘme du sens, mĂȘme parmi ceux qui ne croient pas. C’est pour cela que le premier don que je vous demande est celui de l’humilitĂ© du questionnement, le don de cette sagesse qui trouve son enracinement de la question de l’homme et donc dans les questions que l’homme se pose. Car c'est cela l'Eglise Ă  son meilleur ; c'est celle qui dit frappez et l'on vous ouvrira, qui se pose en recours et en voix amie dans un monde oĂč le doute, l'incertain, le changeant sont de rĂšgle ; oĂč le sens toujours Ă©chappe et toujours se reconquiert ; c'est une Ă©glise dont je n'attends pas des leçons mais plutĂŽt cette sagesse d'humilitĂ© face en particulier Ă  ces deux sujets que vous avez souhaitĂ© Ă©voquer et que je viens d’esquisser en rĂ©ponse parce que nous ne pouvons avoir qu'un horizon commun et en cherchant chaque jour Ă  faire du mieux, Ă  accepter au fond la part d'intranquillitĂ© » irrĂ©ductible qui va avec notre action. * * * Questionner, ce n'est pas pour autant refuser d'agir ; c'est au contraire tenter de rendre l'action conforme Ă  des principes qui la prĂ©cĂšdent et la fondent et c'est cette cohĂ©rence entre pensĂ©e et action qui fait la force de cet engagement que la France attend de vous. Ce deuxiĂšme don dont je souhaitais vous parler. Ce qui grĂšve notre pays - j'ai dĂ©jĂ  eu l'occasion de le dire - ce n'est pas seulement la crise Ă©conomique, c'est le relativisme ; c'est mĂȘme le nihilisme ; c'est tout ce qui laisse Ă  penser que cela n'en vaut pas la peine. Pas la peine d'apprendre, pas la peine de travailler et surtout pas la peine de tendre la main et de s'engager au service de plus grands que soit. Le systĂšme, progressivement, a enfermĂ© nos concitoyens dans l'Ă  quoi bon » en ne rĂ©munĂ©rant plus vraiment le travail ou plus tout Ă  fait, en dĂ©courageant l'initiative, en protĂ©geant mal les plus fragiles, en assignant Ă  rĂ©sidence les plus dĂ©favorisĂ©s et en considĂ©rant que l'Ăšre postmoderne dans laquelle nous Ă©tions collectivement arrivĂ©s, Ă©tait l'Ăšre du grand doute qui permettait de renoncer Ă  toute absolu. C'est dans ce contexte de dĂ©crue des solidaritĂ©s et de l'espoir que les catholiques se sont massivement tournĂ©s vers l'action associative, vers l’engagement. Vous ĂȘtes aujourd'hui une composante majeure de cette partie de la Nation qui a dĂ©cidĂ© de s'occuper de l'autre partie - nous en avons vu des tĂ©moignages trĂšs Ă©mouvants tout Ă  l'heure - celle des malades, des isolĂ©s, des dĂ©classĂ©s, des vulnĂ©rables, des abandonnĂ©s, des handicapĂ©s, des prisonniers, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse. BATAILLE appelait ça la part maudite » dans un terme qui a parfois Ă©tĂ© dĂ©naturĂ© mais qui est la part essentielle d'une sociĂ©tĂ© parce que c'est Ă  cela qu'une sociĂ©tĂ©, qu'une famille, qu’une vie se juge
 Ă  sa capacitĂ© Ă  reconnaĂźtre celle ou celui qui a eu un parcours diffĂ©rent, un destin diffĂ©rent et Ă  s'engager pour lui. Les Français ne mesurent pas toujours cette mutation de l'engagement catholique ; vous ĂȘtes passĂ©s des activitĂ©s de travailleurs sociaux Ă  celles de militants associatifs se tenant auprĂšs de la part fragile de notre pays, que les associations oĂč les catholiques s'engagent soient explicitement catholiques ou pas, comme les Restos du CƓur. Je crains que les politiques ne se soient trop longtemps conduits comme si cet engagement Ă©tait un acquis, comme si c'Ă©tait normal, comme si le pansement ainsi posĂ© par les catholiques et par tant d'autres sur la souffrance sociale, dĂ©douanait d'une certaine impuissance publique. Je voudrais saluer avec infiniment de respect toutes celles et tous ceux qui ont fait ce choix sans compter leur temps ni leur Ă©nergie et permettez-moi aussi de saluer tous ces prĂȘtres et ces religieux qui de cet engagement ont fait leur vie et qui chaque jour dans les paroisses françaises accueillent, Ă©changent, Ɠuvrent au plus prĂšs de la dĂ©tresse ou des malheurs ou partagent la joie des familles lors des Ă©vĂ©nements heureux. Parmi eux se trouvent aussi des aumĂŽniers aux armĂ©es ou dans nos prisons et je salue ici leurs reprĂ©sentants ; eux aussi sont des engagĂ©s. Et permettez-moi d'associer se faisant Ă©galement tous les engagĂ©s des autres religions dont les reprĂ©sentants sont ici prĂ©sents et qui partagent cette communautĂ© d'engagement avec vous. Cet engagement est vital pour la France et par-delĂ  les appels, les injonctions, les interpellations que vous nous adressez pour nous dire de faire plus, de faire mieux, je sais, nous savons tous, que le travail que vous accomplissez, n'est pas un pis-aller mais une part du ciment mĂȘme de notre cohĂ©sion nationale. Ce don de l'engagement n'est pas seulement vital, il est exemplaire. Mais je suis venu vous appeler Ă  faire davantage encore car ce n'est pas un mystĂšre, l'Ă©nergie consacrĂ©e Ă  cet engagement associatif a Ă©tĂ© aussi largement soustrait Ă  l'engagement politique. Or je crois que la politique, si dĂ©cevante qu'elle ait pu ĂȘtre aux yeux de certains, si dessĂ©chante parfois aux yeux d'autres, a besoin de l'Ă©nergie des engagĂ©s, de votre Ă©nergie. Elle a besoin de l'Ă©nergie de ceux qui donnent du sens Ă  l'action et qui placent en son cƓur une forme d'espĂ©rance. Plus que jamais, l'action politique a besoin de ce que la philosophe Simone WEIL appelait l'effectivitĂ©, c'est-Ă -dire cette capacitĂ© Ă  faire exister dans le rĂ©el les principes fondamentaux qui structurent la vie morale, intellectuelle et dans le cas des croyances spirituelles. C'est ce qu'ont apportĂ© Ă  la politique française les grandes figures que sont le GĂ©nĂ©ral de GAULLE, Georges BIDAULT, Robert SCHUMAN, Jacques DELORS ou encore les grandes consciences françaises qui ont Ă©clairĂ© l'action politique comme CLAVEL, MAURIAC, LUBAC ou MARROU et ce n'est pas une pratique thĂ©ocratique ni une conception religieuse du pouvoir qui s'est fait jour mais une exigence chrĂ©tienne importĂ©e dans le champ laĂŻc de la politique. Cette place aujourd'hui est Ă  prendre non parce qu'il faudrait Ă  la politique française son quota de catholiques, de protestants, de juifs ou de musulmans, non, ni parce que les responsables politiques de qualitĂ© ne se recruteraient que dans les rangs des gens de foi, mais parce que cette flamme commune dont je parlais tout Ă  l'heure Ă  propos d'Arnaud BELTRAME, fait partie de notre histoire et de ce qui toujours a guidĂ© notre pays. Le retrait ou la mise sous le boisseau de cette lumiĂšre n'est pas une bonne nouvelle. C'est pourquoi, depuis le point de vue qui est le mien, un point de vue de chef d'Etat, un point de vue laĂŻc, je dois me soucier que ceux qui travaillent au cƓur de la sociĂ©tĂ© française, ceux qui s'engagent pour soigner ses blessures et consoler ses malades, aient aussi une voix sur la scĂšne politique, sur la scĂšne politique nationale comme sur la scĂšne politique europĂ©enne. Ce Ă  quoi je veux vous appeler ce soir, c'est Ă  vous engager politiquement dans notre dĂ©bat national et dans notre dĂ©bat europĂ©en car votre foi est une part d'engagement dont ce dĂ©bat a besoin et parce que, historiquement, vous l'avez toujours nourri car l'effectivitĂ© implique de ne pas dĂ©connecter l'action individuelle de l'action politique et publique. A ce propos, il me faut rappeler la clartĂ© parfaite du texte proposĂ© par la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques en novembre 2016 en vue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, intitulĂ© Retrouver le sens du politique ». J'avais fondĂ© En Marche quelques mois plus tĂŽt et sans vouloir engager, Monseigneur, une querelle de droits d'auteur, j'y ai lu cette phrase dont la consonance avec ce qui a guidĂ© mon engagement, m'a alors frappĂ© ; il y Ă©tait ainsi Ă©crit - je cite – Nous ne pouvons pas laisser notre pays voir ce qui le fonde, risquer de s'abĂźmer gravement, avec toutes les consĂ©quences qu'une sociĂ©tĂ© divisĂ©e peut connaĂźtre ; c'est Ă  un travail de refondation auquel il nous faut ensemble nous atteler ». Recherche du sens, de nouvelles solidaritĂ©s mais aussi espoir dans l'Europe ; ce document Ă©numĂšre tout ce qui peut porter un citoyen Ă  s’engager et s'adresse aux catholiques en liant avec simplicitĂ© la foi Ă  l'engagement politique par cette formule que je cite Le danger serait d'oublier ce qui nous a construits ou Ă  l'inverse, de rĂȘver du retour Ă  un Ăąge d'or imaginaire ou d'aspirer Ă  une Ă©glise de purs et Ă  une contre-culture situĂ©e en dehors du monde, en position de surplomb et de juges ». Depuis trop longtemps, le champ politique Ă©tait devenu un théùtre d'ombres et aujourd'hui encore, le rĂ©cit politique emprunte trop souvent aux schĂ©mas les plus Ă©culĂ©s et les plus rĂ©ducteurs, semblant ignorer le souffle de l'histoire et ce que le retour du tragique dans notre monde contemporain exige de nous. Je pense pour ma part que nous pouvons construire une politique effective, une politique qui Ă©chappe au cynisme ordinaire pour graver dans le rĂ©el ce qui doit ĂȘtre le premier devoir du politique, je veux dire la dignitĂ© de l'homme. Je crois en un engagement politique qui serve cette dignitĂ©, qui la reconstruise oĂč elle a Ă©tĂ© bafouĂ©e, qui la prĂ©serve oĂč elle est menacĂ©e, qui en fasse le trĂ©sor vĂ©ritable de chaque citoyen. Je crois dans cet engagement politique qui permet de restaurer la premiĂšre des dignitĂ©s, celle de pouvoir vivre de son travail. Je crois dans cet engagement politique qui permet de redresser la dignitĂ© la plus fondamentale, la dignitĂ© des plus fragiles ; celle qui justement ne se rĂ©sout Ă  aucune fatalitĂ© sociale - et vous en avez Ă©tĂ© des exemples magnifiques tous les six Ă  l'instant - et qui considĂšre que faire Ɠuvre politique et d'engagement politique, c'est aussi changer les pratiques lĂ  oĂč on est de la sociĂ©tĂ© et son regard. Les six voix que nous avons entendues au dĂ©but de cette soirĂ©e, ce sont six voix d'un engagement qui a en lui une forme d'engagement politique, qui suppose qu'il n’est qu’à poursuivre ce chemin pour trouver aussi d’autres dĂ©bouchĂ©s, mais oĂč Ă  chaque fois j'ai voulu lire ce refus d'une fatalitĂ©, cette volontĂ© de s'occuper de l'autre et surtout cette volontĂ©, par la considĂ©ration apportĂ©e, d'une conversion des regards ; c'est cela l'engagement dans une sociĂ©tĂ© ; c’est donner de son temps, de son Ă©nergie, c’est considĂ©rer que la sociĂ©tĂ© n'est pas un corps mort qui ne serait modifiable que par des politiques publiques ou des textes, ou qui ne serait soumise qu'Ă  la fatalitĂ© des temps ; c'est que tout peut ĂȘtre changĂ© si on dĂ©cide de s'engager, de faire et par son action de changer son regard ; par son action, de donner une chance Ă  l'autre mais aussi de nous rĂ©vĂ©ler Ă  nous-mĂȘmes, que cet autre transforme. On parle beaucoup aujourd'hui d'inclusivitĂ© ; ce n'est pas un trĂšs joli mot et je ne suis pas sĂ»r qu'il soit toujours compris par toutes et tous. Mais il veut dire cela ; ce que nous tentons de faire sur l’autisme, sur le handicap, ce que je veux que nous poursuivions pour restaurer la dignitĂ© de nos prisonniers, ce que je veux que nous poursuivions pour la dignitĂ© des plus fragiles dans notre sociĂ©tĂ©, c’est de simplement considĂ©rer qu'il y a toujours un autre Ă  un moment donnĂ© de sa vie, pour des raisons auxquelles il peut quelque chose ou auxquelles il ne peut rien, qui a avant tout quelque chose Ă  apporter Ă  la sociĂ©tĂ©. Allez voir une classe ou une crĂšche oĂč nous Ă©tions il y a quelques jours, oĂč l'on place des jeunes enfants ayant des troubles autistiques et vous verrez ce qu'ils apportent aux autres enfants ; et je vous le dis Monsieur, ne pensez pas simplement qu'on vous aide
 nous avons vu tout Ă  l'heure dans l'Ă©motion de votre frĂšre tout ce que vous lui avez apportĂ© et qu'aucun autre n'aurait pu apporter. Cette conversion du regard, seul l'engagement la rend possible et au cƓur de cet engagement, une indignation profonde, humaniste, Ă©thique et notre sociĂ©tĂ© politique en a besoin. Et cet engagement que vous portez, j'en ai besoin pour notre pays comme j'en ai besoin pour notre Europe parce que notre principal risque aujourd'hui, c'est l'anomie, c'est l'atonie, c'est l'assoupissement. Nous avons trop de nos concitoyens qui pensent que ce qui est acquis, est devenu naturel ; qui oublient les grands basculement auxquels notre sociĂ©tĂ© et notre continent sont aujourd'hui soumis ; qui veulent penser que cela n'a jamais Ă©tĂ© autrement, oubliant que notre Europe ne vit qu’au dĂ©but d'une parenthĂšse dorĂ©e qui n'a qu'un peu plus de 70 ans de paix, elle qui toujours avait Ă©tĂ© bousculĂ©e par les guerres ; oĂč trop de nos concitoyens pensent que la fraternitĂ© dont on parle, c'est une question d'argent public et de politique publique et qu'ils n'y auraient pas leur part indispensable. Tous ces combats qui sont au cƓur de l'engagement politique contemporain, les parlementaires ici prĂ©sents les portent dans leur part de vĂ©ritĂ©, qu'il s'agisse de lutter contre le rĂ©chauffement climatique, de lutter pour une Europe qui protĂšge et qui revisite ses ambitions, pour une sociĂ©tĂ© plus juste. Mais ils ne seront pas possibles si Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©, ils ne sont accompagnĂ©s d'un engagement politique profond ; un engagement politique auquel j'appelle les catholiques pour notre pays et pour notre Europe. Le don de l'engagement que je vous demande, c'est celui-ci ne restez pas au seuil, ne renoncez pas Ă  la RĂ©publique que vous avez si fortement contribuĂ© Ă  forger ; ne renoncez pas Ă  cette Europe dont vous avez nourri le sens ; ne laissez pas en friche les terres que vous avez semĂ©es ; ne retirez pas Ă  la RĂ©publique la rectitude prĂ©cieuse que tant de fidĂšles anonymes apportent Ă  leur vie de citoyens. Il y a au cƓur de cet engagement dans notre pays a besoin la part d'indignation et de confiance dans l'avenir que vous pouvez apporter. Cependant, pour vous rassurer, ce n'est pas un enrĂŽlement que je suis venu vous proposer et je suis mĂȘme venu vous demander un troisiĂšme don que vous pouvez faire Ă  la Nation, c'est prĂ©cisĂ©ment celui de votre libertĂ©. * * * Partager le chemin, ce n'est pas toujours marcher du mĂȘme pas ; je me souviens de ce joli texte oĂč Emmanuel MOUNIER explique que l'Eglise en politique a toujours Ă©tĂ© Ă  la fois en avance et en retard, jamais tout Ă  fait contemporaine, jamais tout Ă  fait de son temps ; cela fait grincer quelques dents mais il faut accepter ce contretemps ; il faut accepter que tout dans notre monde n'obĂ©isse pas au mĂȘme rythme et la premiĂšre libertĂ© dont l'Eglise peut faire don, c'est d'ĂȘtre intempestive. Certains la trouveront rĂ©actionnaire ; d’autres sur d'autres sujets bien trop audacieuse. Je crois simplement qu'elle doit ĂȘtre un de ces points fixes dont notre humanitĂ© a besoin au creux de ce monde devenu oscillant, un de ces repĂšres qui ne cĂšdent pas Ă  l'humeur des temps. C'est pourquoi Monseigneur, Mesdames et Messieurs, il nous faudra vivre cahin-caha avec votre cĂŽtĂ© intempestif et la nĂ©cessitĂ© que j'aurai d'ĂȘtre dans le temps du pays. Et c'est ce dĂ©sĂ©quilibre constant que nous ferons ensemble cheminer. La vie active, disait GREGOIRE, est service ; la vie contemplative est une libertĂ© ». Je voudrais ce soir en rappelant l'importance de cette part intempestive et de ce point fixe que vous pouvez reprĂ©senter, je voudrais ce soir avoir une pensĂ©e pour toutes celles et tous ceux qui se sont engagĂ©s dans une vie recluse ou une vie communautaire, une vie de priĂšre et de travail. MĂȘme si elle semble pour certains Ă  contretemps, ce type de vie est aussi l'exercice d'une libertĂ© ; elle dĂ©montre que le temps de l'Ă©glise n'est pas celui du monde et certainement pas celui de la politique telle qu'elle va - et c'est trĂšs bien ainsi. Ce que j'attends que l'Eglise nous offre, c'est aussi sa libertĂ© de parole. Nous avons parlĂ© des alertes lancĂ©es par les associations et par l'Ă©piscopat ; je songe aussi aux monitions du pape qui trouve dans une adhĂ©sion constante au rĂ©el de quoi rappeler les exigences de la condition humaine ; cette libertĂ© de parole dans une Ă©poque oĂč les droits font florĂšs, prĂ©sente souvent la particularitĂ© de rappeler les devoirs de l'homme envers soi-mĂȘme, son prochain ou envers notre planĂšte. La simple mention des devoirs qui s'imposent Ă  nous est parfois irritante ; cette voix qui sait dire ce qui fĂąche, nos concitoyens l'entendent mĂȘme s'ils sont Ă©loignĂ©s de l'Eglise. C'est une voix qui n'est pas dĂ©nuĂ©e de cette ironie parfois tendre, parfois glacĂ©e » dont parlait Jean GROSJEAN dans son commentaire de Paul, une foi qui sait comme peu d'autres subvertir les certitudes jusque dans ses rangs. Cette voix qui se fait tantĂŽt rĂ©volutionnaire, tantĂŽt conservatrice, souvent les deux Ă  la fois, comme le disait LUBAC dans ses Paradoxes », est importante pour notre sociĂ©tĂ©. Il faut ĂȘtre trĂšs libre pour oser ĂȘtre paradoxal et il faut ĂȘtre paradoxal pour ĂȘtre vraiment libre. C'est ce que nous rappellent les meilleurs Ă©crivains catholiques, de Maurice CLAVEL Ă  Alexis JENNI, de Georges BERNANOS Ă  Sylvie GERMAIN, de Paul CLAUDEL Ă  François SUREAU ; de François MAURIAC Ă  Florence DELAY, de Julien GREEN Ă  Christiane RANCE. Dans cette libertĂ© de parole, de regard qui est la leur, nous trouvons une part de ce qui peut Ă©clairer notre sociĂ©tĂ©. Et dans cette libertĂ© de parole, je range la volontĂ© de l'Eglise d’initier, d'entretenir et de renforcer le libre dialogue avec l'islam dans le monde a tant besoin et que vous avez Ă©voquĂ©. Car il n'est pas de comprĂ©hension de l'islam qui ne passe par des clercs comme il n'est pas de dialogue interreligieux sans les religions. Ces lieux en sont le tĂ©moin ; le pluralisme religieux est une donnĂ©e fondamentale de notre temps. Monseigneur LUSTIGER en avait eu l’intuition forte lorsqu'il a voulu faire revivre le CollĂšge des Bernardins pour accueillir tous les dialogues. L’Histoire lui a donnĂ© raison. Il n'y a pas plus urgent aujourd'hui qu'accroĂźtre la connaissance mutuelle des peuples, des cultures, des religions ; il n'y a d'autres moyens pour cela que la rencontre par la voix mais aussi par les livres, par le travail partagĂ© ; toutes choses dont BenoĂźt XVI avait racontĂ© l'enracinement dans la pensĂ©e cistercienne lors de son passage ici en 2008. Ce partage s'exerce en pleine libertĂ©, chacun dans ses termes et ses rĂ©fĂ©rences ; il est le socle indispensable du travail que l'Etat de son cĂŽtĂ© doit mener pour penser toujours Ă  nouveaux frais, la place des religions dans la sociĂ©tĂ© et la relation entre religion, sociĂ©tĂ© et puissance publique. Et pour cela, je compte beaucoup sur vous, sur vous tous, pour nourrir ce dialogue et l'enraciner dans notre histoire commune qui a ses particularitĂ©s mais dont la particularitĂ© est d'avoir justement toujours attachĂ© Ă  la Nation française cette capacitĂ© Ă  penser les universels. Ce partage, ce travail nous le menons rĂ©solument aprĂšs tant d'annĂ©es d'hĂ©sitations ou de renoncements et les mois Ă  venir seront dĂ©cisifs Ă  cet Ă©gard. Ce partage que vous entretenez est d'autant plus important que les chrĂ©tiens payent de leur vie leur attachement au pluralisme religieux. Je pense aux chrĂ©tiens d'Orient. Le politique partage avec l'Eglise la responsabilitĂ© de ces persĂ©cutĂ©s car non seulement nous avons hĂ©ritĂ© historiquement du devoir de les protĂ©ger mais nous savons que partout oĂč ils sont, ils sont l’emblĂšme de la tolĂ©rance religieuse. Je tiens ici Ă  saluer le travail admirable accompli par des mouvements comme l'ƒuvre d'Orient, Caritas France et la communautĂ© Sant'Egidio pour permettre l'accueil sur le territoire national des familles rĂ©fugiĂ©es, pour venir en aide sur place, avec le soutien de l’Etat. Comme je l’ai dit lors de l'inauguration de l'exposition ChrĂ©tiens d'Orient » Ă  l'Institut du Monde arabe le 25 septembre dernier, l'avenir de cette partie du monde ne se fera pas sans la participation de toutes les minoritĂ©s, de toutes les religions et en particulier les chrĂ©tiens d'Orient. Les sacrifier, comme le voudraient certains, les oublier, c'est ĂȘtre sĂ»r qu'aucune stabilitĂ©, aucun projet, ne se construira dans la durĂ©e dans cette rĂ©gion. Il est enfin une derniĂšre libertĂ© dont l'Eglise doit nous faire don, c’est de la libertĂ© spirituelle Car nous ne sommes pas faits pour un monde qui ne serait traversĂ© que de buts matĂ©rialistes. Nos contemporains ont besoin, qu’ils croient ou ne croient pas, d’entendre parler d’une autre perspective sur l’homme que la perspective matĂ©rielle. Ils ont besoin d’étancher une autre soif, qui est une soif d’absolu. Il ne s’agit pas ici de conversion mais d’une voix qui, avec d’autres, ose encore parler de l’homme comme d’un vivant dotĂ© d’esprit. Qui ose parler d’autre chose que du temporel, mais sans abdiquer la raison ni le rĂ©el. Qui ose aller dans l’intensitĂ© d’une espĂ©rance, et qui, parfois, nous fait toucher du doigt ce mystĂšre de l’humanitĂ© qu’on appelle la saintetĂ©, dont le Pape François dit dans l’exhortation parue ce jour qu’elle est le plus beau visage de l’Eglise ». Cette libertĂ©, c’est celle d’ĂȘtre vous-mĂȘmes sans chercher Ă  complaire ni Ă  sĂ©duire. Mais en accomplissant votre Ɠuvre dans la plĂ©nitude de son sens, dans la rĂšgle qui lui est propre et qui depuis toujours nous vaut des pensĂ©es fortes, une thĂ©ologie humaine, une Eglise qui sait guider les plus fervents comme les non-baptisĂ©s, les Ă©tablis comme les exclus. Je ne demanderai Ă  aucun de nos concitoyens de ne pas croire ou de croire modĂ©rĂ©ment. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Je souhaite que chacun de nos concitoyens puisse croire Ă  une religion, une philosophie qui sera la sienne, une forme de transcendance ou pas, qu’il puisse le faire librement mais que chacune de ces religions, de ces philosophies puisse lui apporter ce besoin au plus profond de lui-mĂȘme d’absolu. Mon rĂŽle est de m'assurer qu'il ait la libertĂ© absolue de croire comme de ne pas croire mais je lui demanderai de la mĂȘme façon et toujours de respecter absolument et sans compromis aucun toutes les lois de la RĂ©publique. C'est cela la laĂŻcitĂ© ni plus ni moins, une rĂšgle d’airain pour notre vie ensemble qui ne souffre aucun compromis, une libertĂ© de conscience absolue et cette libertĂ© spirituelle que je viens d'Ă©voquer. * * * Une Eglise triomphant parmi les hommes ne devrait-elle pas s’inquiĂ©ter d’avoir dĂ©jĂ  tout compromis de son Ă©lection en ayant passĂ© un compromis avec le monde ? » Cette interrogation n’est pas mienne, ce sont mots de Jean-Luc MARION qui devraient servir de baume Ă  l’Eglise et aux catholiques aux heures de doute sur la place des catholiques en France, sur l’audience de l’Eglise, sur la considĂ©ration qui leur est accordĂ©e. L’Eglise n’est pas tout Ă  fait du monde et n’a pas Ă  l’ĂȘtre. Nous qui sommes aux prises avec le temporel le savons et ne devons pas essayer de l’y entraĂźner intĂ©gralement, pas plus que nous ne devons le faire avec aucune religion. Ce n’est ni notre rĂŽle ni leur place. Mais cela n’exclut pas la confiance et cela n’exclut pas le dialogue. Surtout, cela n’exclut pas la reconnaissance mutuelle de nos forces et de nos faiblesses, de nos imperfections institutionnelles et humaines. Car nous vivons une Ă©poque oĂč l’alliance des bonnes volontĂ©s est trop prĂ©cieuse pour tolĂ©rer qu’elles perdent leur temps Ă  se juger entre elles. Nous devons, une bonne fois pour toutes, admettre l’inconfort d’un dialogue qui repose sur la disparitĂ© de nos natures, mais aussi admettre la nĂ©cessitĂ© de ce dialogue car nous visons chacun dans notre ordre Ă  des fins communes, qui sont la dignitĂ© et le sens. Certes, les institutions politiques n’ont pas les promesses de l’éternitĂ© ; mais l’Eglise elle-mĂȘme ne peut risquer avant le temps de faucher Ă  la fois le bon grain et l’ivraie. Et dans cet entre-deux oĂč nous sommes, oĂč nous avons reçu la charge de l’hĂ©ritage de l’homme et du monde, oui, si nous savons juger les choses avec exactitude, nous pourrons accomplir de grandes choses ensemble. C’est peut-ĂȘtre assigner lĂ  Ă  l’Eglise de France une responsabilitĂ© exorbitante, mais elle est Ă  la mesure de notre histoire, et notre rencontre ce soir atteste, je crois, que vous y ĂȘtes prĂȘts. Monseigneur, Mesdames et Messieurs, sachez en tout cas que j’y suis prĂȘt aussi. Je vous remercie.
Madamela PrĂ©sidente Monsieur le PrĂ©sident, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Je voudrais vous dire mon Ă©motion de parler devant le Parlement d’un pays qu’en France nous admirons, je veux dire votre pays, l’Afrique du Sud. Avec le recul, le vingtiĂšme siĂšcle apparaĂźt comme l'un des siĂšcles les plus brutaux de l'histoire de l
Le PrĂ©sident de la RĂ©publique, SEM Alassane OUATTARA, a eu un entretien ce mercredi 11 janvier 2017, au Palais de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique, Ă  Abidjan, avec son homologue du BĂ©nin, SEM Patrice TALON. Au terme de leurs Ă©changes, le Chef de l’Etat bĂ©ninois a d’abord relevĂ© l’excellence des relations entre son pays et la CĂŽte d’Ivoire ; des relations dont il se dit ’fier’’. Il a ensuite tĂ©moignĂ© au PrĂ©sident Alassane OUATTARA sa ’reconnaissance’’ pour le leadership qu’il incarne et qui ’inspire tant’’ ; tout en le fĂ©licitant pour la maniĂšre dont il gĂšre la CĂŽte d’Ivoire, un ’grand pays’’ pour la sous- rĂ©gion et un pays important pour l’UEMOA l’Union MonĂ©taire et Economique de l’Afrique de l’Ouest. Le PrĂ©sident Patrice TALON a Ă©galement tenu Ă  fĂ©liciter son homologue ivoirien pour la sortie de la ’petite crise’’ de la semaine derniĂšre. A ce niveau, il a prĂ©cisĂ© que tout ce qui touche la CĂŽte d’Ivoire, le ’moindre petit incident’’, interpelle tout le monde. C’est pourquoi, il a soulignĂ© que le peuple bĂ©ninois et lui-mĂȘme prient leurs frĂšres ivoiriens afin de prĂ©server la paix et la tranquillitĂ© que le pays et la sous- rĂ©gion connaissent depuis quelques annĂ©es. Car, pour lui, c’est la seule condition pour nous de nous dĂ©velopper, d’attirer les investisseurs Ă©trangers et de sortir de la pauvretĂ©. Le Chef de l’Etat bĂ©ninois a aussi ajoutĂ© que l’entretien avec le PrĂ©sident Alassane OUATTARA a Ă©tĂ© l’occasion de parler de l’UEMOA et d’évoquer la situation en Gambie. Concernant ce pays la Gambie, il a dit son optimisme et celui du Chef de l’Etat ivoirien quant Ă  une issue heureuse de la crise, au regard notamment des derniĂšres dĂ©clarations du PrĂ©sident sortant, M. Yaya JAMMEH. Pour terminer, le PrĂ©sident Patrice TALON a rĂ©vĂ©lĂ© que l’entretien avec le Chef de l’Etat a Ă©galement portĂ© sur les Institutions financiĂšres de la sous- rĂ©gion. Des Institutions qui, selon lui, fonctionnent Ă  merveille et financent le dĂ©veloppement. Toutefois, a-t-il ajoutĂ©, il convient d’y opĂ©rer quelques rĂ©glages au niveau de la gouvernance de ces Institutions pour faciliter la mobilisation des financements Ă  faibles coĂ»ts afin de favoriser la compĂ©titivitĂ© de nos Ă©conomies. Quant au PrĂ©sident Alassane OUATTARA, il a dit sa joie de recevoir le PrĂ©sident Patrice TALON Ă  Abidjan. Il a indiquĂ© que pour les Ivoiriens, le BĂ©nin a toujours Ă©tĂ© un pays d’hospitalitĂ©, de convivialitĂ©, d’amitiĂ©. Il a informĂ© son homologue bĂ©ninois de la mise en place progressive, depuis quelques jours, des nouvelles Institutions du pays.
Iln’est pas interdit de rĂȘver,car,c’est gratuit avec des gens sans scrupules surtout en GuinĂ©e sous Alpha CondĂ©.Et,il veut pĂ©ter plus haut que ses fesses.Mais,de rĂ©gler d’abord son problĂšme de leadership (PrĂ©sidence) au sein de votre parti politique PGSD) avec la fondatrice.
A la veille du dĂ©but de l'Euro 11 juin-11 juillet, Emmanuel Macron se rend ce jeudi Ă  Clairefontaine pour apporter son soutien aux champions du monde, poursuivant ainsi une tradition lancĂ©e par Jacques Chirac en 1998. L'occasion de revenir sur les moments les plus marquants entre les prĂ©sidents de la RĂ©publique et les une tradition depuis 1998. A la veille d’une grande compĂ©tition internationale, les joueurs de l’équipe de France ont pris l’habitude de recevoir la visite du prĂ©sident de la RĂ©publique. Moins de 24h avant le dĂ©but de l’Euro 11 juin-11 juillet, Emmanuel Macron se rend donc ce jeudi Ă  Clairefontaine pour apporter son soutien aux Bleus de Didier Deschamps. Il en profitera pour accorder un entretien exclusif Ă  Mohamed Bouhafsi et Jean-Louis Tourre en direct sur BFMTV Ă  14h30 et dans "Top of the foot" sur RMC Ă  18h. FĂ©ru de football, supporter assumĂ© de l’OM, Macron est un connaisseur, capable de parler mercato avec Kylian MbappĂ©, futsal avec Wissam Ben Yedder, ou de donner son avis sur le retour en sĂ©lection de Karim Benzema. En 2018, Paul Pogba et sa bande l’avaient mĂȘme vu assurer l’ambiance aprĂšs leur victoire en finale du Mondial russe, avec un "dab" lĂąchĂ© dans le vestiaire tricolore devant des joueurs biĂšres et cigarettesEntre les Bleus et les prĂ©sidents français, les relations n’ont pas toujours Ă©tĂ© aussi fusionnelles. Davantage fascinĂ© par les combats de sumos, au point d'appeler un de ses chiens "Sumo"... Jacques Chirac n’était par exemple pas Ă  son aise sur les terrains ou dans les enceintes sportives. Mais au-delĂ  de sa carriĂšre politique, sa vie a Ă©tĂ© liĂ©e par des moments particuliers avec l’équipe de France. Parfois sincĂšres, parfois teintĂ©s d'opportunisme. Comment ne pas se souvenir de son play-back lorsqu’il avait feint de scander les noms des Bleus avant la finale face au BrĂ©sil en 1998 ? Ce jour-lĂ , Jacques Chirac avait visiblement oubliĂ© de rĂ©viser sa compo. Deux jours plus tard, c’est avec un lapsus qu’il avait accueilli les nouveaux champions du monde Ă  la garden-party de l'ElysĂ©e. Micro en main, il avait pris la parole pour lancer un "L'Ă©quipe de France et la Coupe de France", avant de se rattraper "Euh, la Coupe du monde, pardon !" Pas de quoi crisper les joueurs d’AimĂ© Chirac avait mĂȘme fait marrer certains d’entre eux. "Il m’a dit qu’il ne m’aimait pas, s’était souvenu il y a quatre ans Emmanuel Petit dans l’émission "Le Vestiaire" sur RMC Sport. Ensuite il m’avait encore lancĂ© avec le sourire que c’était parce que sa femme m’adorait." Il s’était en fait attirĂ© la sympathie des Bleus avant mĂȘme la compĂ©tition en partageant un repas avec eux Ă  Clairefontaine durant lequel il avait sifflĂ© une ou deux Corona, sa biĂšre favorite, et en se lançant dans des blagues salaces avec Roger Lemerre, alors adjoint de Jacquet. "Ce soir-lĂ , il est devenu l’un des nĂŽtres", avait affirmĂ© Didier Deschamps. Son passage en Allemagne Ă  l’occasion de la Coupe du monde 2006 reste tout autant lĂ©gendaire. "J’ai un souvenir extraordinaire de la visite de Jacques Chirac aprĂšs le match contre le BrĂ©sil en quarts de finale oĂč il voulait absolument voir Zizou Zidane, Willy Sagnol, Makelele... Je lui avais dit attendez un peu’ parce que je savais ce qu’ils Ă©taient en train de faire ces couillons !, avait racontĂ© le docteur Jean-Pierre Paclet, ancien mĂ©decin des Bleus, sur RMC Sport."Quand Sarkozy parlait des femmes avec Henry"Ils Ă©taient en train de se taper une petite cigarette aprĂšs le match. C’était merveilleux de voir le prĂ©sident de la RĂ©publique face Ă  un joueur qui Ă©tait assis sur le siĂšge des toilettes et un autre dans le lavabo. Ça, c’est une scĂšne qui m’a marquĂ©." Des anecdotes plus ou moins gĂȘnantes entre Nicolas Sarkozy et les Bleus, il y en a aussi. Avec notamment une visite Ă  Clairefontaine, avant l’Euro 2008, jugĂ©e un peu trop longue Ă  l’époque par Raymond Domenech. "C’était trĂšs sympa. Il Ă©tait arrivĂ© Ă  midi et il devait partir Ă  13h15, voire 13h20. Et il Ă©tait parti Ă  14h30. Il avait fallu qu’on le foute dehors parce qu’il y’avait entraĂźnement !", avait confiĂ© l’ancien sĂ©lectionneur des Bleus en 2016 sur C8. En 2012, le Nouvel Observateur avait dĂ©voilĂ© des dĂ©tails sur une autre rencontre, qui s’était dĂ©roulĂ©e dans un contexte bien diffĂ©rent entre Sarkozy et Thierry Henry, dans la foulĂ©e du fiasco français au Mondial sud-africain en 2010. Avec des discussions Ă©tonnantes entre les deux hommes, notamment sur... les femmes."Changer de femme, c'est comme changer de club, on le fait pour se relancer", aurait par exemple lancĂ© le meilleur buteur de l’équipe de France. Ce Ă  quoi Sarkozy aurait rĂ©pondu "Quand on change de club, on gagne de l'argent, alors que quand on change de femme, on en perd." Entre la sĂ©lection et les prĂ©sidents, les relations ont Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ©e par certains malentendus. Comme en 2016 lorsque François Hollande avait souhaitĂ© s'entretenir avec le patron de la FĂ©dĂ©ration française de football, NoĂ«l Le GraĂ«t. Dans des confidences faites aux journalistes Fabrice Lhomme et GĂ©rard Davet, auteurs du livre "Un prĂ©sident ne devrait pas dire ça
", le chef de l’Etat avait conseillĂ© Ă  certains footballeurs une "musculation du cerveau", estimant qu’ils Ă©taient "passĂ©s de gosses mal Ă©duquĂ©s Ă  vedettes richissimes, sans prĂ©paration".Hollande et la bousculade sur Le GraĂ«tHollande avait affirmĂ© Ă  Le GraĂ«t que ses propos avaient Ă©tĂ© totalement exagĂ©rĂ©s, mal rapportĂ©s et qu’ils Ă©taient hors contexte. Tout en assurant qu’il Ă©tait le premier supporter des Bleus et qu’il avait vibrĂ© comme rarement devant l’Euro 2016, oĂč il avait assistĂ© Ă  des rencontres avec le boss de la FFF, comme la demi-finale entre la France et l’Allemagne au VĂ©lodrome. "Je suis dans le stade. NoĂ«l Le GraĂ«t est Ă  cĂŽtĂ© de moi. On ne domine pas vraiment le match mais on gagne 2 Ă  0. Il y a une scĂšne oĂč, je crois que c'est sur le deuxiĂšme but, je bouscule NoĂ«l Le GraĂ«t car il Ă©tait un peu amorphe. Je ne sais pas pourquoi mais on venait d'ĂȘtre qualifiĂ© avec le deuxiĂšme but, on accĂ©dait Ă  la finale. C'est un souvenir toujours agrĂ©able, que je rappelle Ă  NoĂ«l Le GraĂ«t pour lui dire que je l'ai secouĂ© ce jour-lĂ ", s’était-il souvenu en mars dernier sur le plateau de la chaĂźne L’Equipe. On espĂšre la mĂȘme bousculade avec Emmanuel Macron cet Ă©tĂ© lors de l’Euro. Ce serait bon signe pour les rĂ©cemment, fin 2020, une polĂ©mique a Ă©clatĂ© au sujet des visites des prĂ©sidents de la RĂ©publique Ă  Clairefontaine. En rĂ©ponse aux propos de NoĂ«l Le GraĂ«t, qui avait dĂ©clarĂ© que "le phĂ©nomĂšne raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n'existe pas ou peu", Patrice Evra avait pris la parole, dĂ©nonçant des discriminations et portant de lourdes accusations. "On sait que l'Ă©quipe de France n'appartient Ă  aucun joueur, mais au peuple français. Mais on a quand mĂȘme des places attribuĂ©es, avait lĂąchĂ© l'ex-joueur de Manchester United. Quand on mange, on a l'habitude de se mettre Ă  cĂŽtĂ© de ce gars, parce qu'on a de bonnes relations etc... Mais Ă  chaque fois que le PrĂ©sident venait, ou des hommes politiques, tout changeait. J'Ă©tais assis lĂ  et, d'un seul coup, j'Ă©tais au bout de la table. LĂ  oĂč il y avait normalement Mamadou Sakho et Bacary Sagna, beaucoup de sombritude sic, il fallait changer. On mettait un Hugo Lloris et un Laurent Koscielny et le PrĂ©sident au milieu"."Mais on savait. C'Ă©tait les rĂšgles du jeu. On est en France, pas chez nous. Quand il y avait une photo du PrĂ©sident, c'Ă©tait mieux de voir un Hugo Lloris et un Laurent Koscielny Ă  cĂŽtĂ© de lui, qu'un Mamadou Sakho ou un Bacary Sagna. C'est dommage", avait-il lancĂ©, sans donner davantage de prĂ©cisions sur la pĂ©riode concernĂ©e, mais en semblant faire rĂ©fĂ©rence Ă  une visite de François Hollande en 2014. Le prĂ©sident de la RĂ©publique devrait tenir ses ministres" (Éric Piolle) Eric Piolle : "On fait sans doute rĂȘver beaucoup de gens" France Inter. 0:57. Éric Piolle, maire EELV de Grenoble : "On a lancĂ© un plan pour qu'en 2022, nous puissions fournir une Ă©nergie ni fossile ni nuclĂ©aire aux Grenoblois.es" France Inter. 1:41 "Les citoyens de la Convention Climat ne sont

Les jeunes garçons rĂȘvent souvent d’ĂȘtre astronaute, pompier, footballeur, voire super-hĂ©ros. Akram Boutarek, 12 ans, lui, ne rĂȘve que d’une chose devenir prĂ©sident de la RĂ©publique. Alors, en juin dernier, quand le maire de Bourges, Yann Galut divers gauche, visite sa classe Ă  l’école BarbĂšs, il est ravi. D’abord parce qu’il a rencontrĂ© Yann Galut quand il Ă©tait encore candidat Ă  la municipalitĂ© de Bourges. S’inscrire sur les listes Ă©lectorales pour pouvoir voter Ă  l’élection prĂ©sidentielle en avril prochain Ensuite parce qu’il a toujours eu de l’admiration pour ces personnes qui se lancent en politique et rĂ©ussissent Ă  gravir les Ă©chelons nationaux Yann Galut a Ă©tĂ© deux fois dĂ©putĂ© et locaux. Akram est un peu timide et c’est donc sa maĂźtresse de l’époque qui dit au maire de Bourges qu’il souhaite devenir prĂ©sident de la RĂ©publique. C’était pour moi comme un rĂȘve Ă©veillĂ© de rencontrer Emmanuel Macron et de pouvoir lui parler ». Il n’en fallait pas plus pour piquer la curiositĂ© du maire de Bourges qui envoie Ă  Akram une lettre officielle que ce dernier a d’ailleurs conservĂ©e dans un cadre pour le convier Ă  l’inauguration de la nouvelle Maison de la Culture de Bourges. D’autant qu’à l’époque, Yann Galut avait sollicitĂ© la prĂ©sence d’Emmanuel Macron. Mais c’est finalement sa ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui fait le dĂ©placement Ă  Bourges. Qu’importe. Akram ne se dĂ©monte pas et en profite pour confier Ă  cette derniĂšre son souhait de devenir un jour prĂ©sident de la RĂ©publique. Elle m’a rĂ©pondu avec un sourire qu’il faudrait d’abord que je prenne le poste du maire », se souvient Akram. Accolade prĂ©sidentielle Entre-temps, il a intĂ©grĂ© le collĂšge Jean-Renoir en sixiĂšme et continue Ă  suivre quotidiennement les informations et Ă  lire des livres Ă©crits par des hommes et des femmes politiques. Une belle surprise l’attend quand, dĂ©but dĂ©cembre, il reçoit une nouvelle invitation du maire de Bourges le conviant Ă  la rĂ©ception organisĂ©e en mairie pour la venue du prĂ©sident Macron, le 7 dĂ©cembre dernier. Pas de jauges dans les meetings Ă©lectoraux tous les partis n’useront pas de cette libertĂ© fondamentale » Il va enfin pouvoir rencontrer un chef de l’État, lui qui connaĂźt dĂ©jĂ  tous les noms des prĂ©sidents de la Ve RĂ©publique. C’était pour moi comme un rĂȘve Ă©veillĂ© de rencontrer Emmanuel Macron et de pouvoir lui parler », se souvient Akram. D’autant qu’il faisait partie de la dizaine d’invitĂ©s triĂ©s sur le volet qui ont pu approcher le prĂ©sident. Il m’a semblĂ© trĂšs sympathique et Ă  l’écoute des gens, raconte Akram. Quand je lui ai dit que je voulais devenir PrĂ©sident, il a souri et m’a donnĂ© l’accolade. » Il s’intĂ©resse vraiment Ă  la politique depuis 2018 Le prĂ©sident lui a Ă©galement promis qu’il l’inviterait au palais de l’ÉlysĂ©e en fĂ©vrier prochain. Il ne pouvait pas ĂȘtre plus content, lui qui n’a de cesse de vouloir entrer dans le palais Ă  chaque fois que l’on va Ă  Paris », sourit sa mĂšre. Une belle rencontre donc pour Akram qui en garde des souvenirs plein les yeux. Je sais bien que c’est un long parcours et qu’il va falloir que je travaille dur pour y arriver mais j’ai dĂ©jĂ  planifiĂ© mes Ă©tudes. » Lui qui s’intĂ©resse Ă  la politique depuis les premiĂšres manifestations des gilets jaunes », en 2018, a dĂ©cidĂ©, dĂšs 2020, de tout faire pour devenir prĂ©sident de la RĂ©publique. Je sais bien que c’est un long parcours et qu’il va falloir que je travaille dur pour y arriver mais j’ai dĂ©jĂ  planifiĂ© mes Ă©tudes et je compte notamment faire Science Po avant, peut-ĂȘtre, de me lancer dans la dĂ©putation pour avoir cette expĂ©rience d’élu, indispensable selon moi. » Dans sa classe, ses camarades le soutiennent et le poussent Ă  rĂ©aliser son rĂȘve. Il s’entraĂźne mĂȘme Ă  des discours en se prenant en vidĂ©o. C’était juste un essai et je m’aperçois que je parle un peu vite », constate Akram tandis que sa mĂšre est fiĂšre de montrer la vidĂ©o sur son tĂ©lĂ©phone. Akram n’a pas tellement d’autres intĂ©rĂȘts que la politique, hormis peut-ĂȘtre l’histoire. Il ne joue pas aux jeux vidĂ©o, il dĂ©vore des livres traitant de politique, le tout Ă  proximitĂ© de la tĂ©lĂ© de sa chambre branchĂ©e sur les chaĂźnes d’information en continu. Frank Simon

. 84 343 367 154 384 154 471 455

rĂȘver de parler avec le prĂ©sident de la rĂ©publique